Quelques poèmes d’ahcene mariche :
Sans rendez-vous
Toi, qui d’elle-même s’invite
Sans aucun rendez-vous.
Toi, qui me rends visite
Dont j’ignore les dessous.
Toi, qui me réjouis sans limites,
Ton mérite dépasse le tout.
Tu vaques à tes affaires
Ignorant jusqu’à mon existence.
Tu atteints ce que tu espères,
Me laissant que des souffrances.
Tu décides du temps comme tu le préfères,
Te moquant toujours de mes préférences.
Même si on s’est habitué en permanence
Mon regard ne t’a guère admiré.
Nous faisons des concessions d’allégeance
Concernant nos communs intérêts.
Quelles que soient nos différences,
Je demeure ton fidèle passionné.
Je suis sensible envers toi
Bien que mes mains ne t’ont effleurée.
J’écrirai tout ce qui sort par ta voie
Bien que les oreilles n’ont rien écouté.
J’en ferai des poèmes toutefois,
Dont la longueur sera inégalée.
Même si je change d’emplacement
Sans te communiquer mon adresse.
Ton temps s’avère le moment,
Dès que ton cœur est touché par la tendresse.
Mon gouffre te paraîtra évident
Et je comblerai tout ce qui t’intéresse.
Tu n’as pas d’itinéraire singulier,
Tous les chemins t’y conduisant.
Ton viatique, est-il amer et déprécié
Ou précieux comme je l’attends ?
Même si le pique n’est pas aiguisé,
Tout se résout comme par enchantement.
La porte et la fenêtre sont fermées,
J’ai même bouché les accès ouverts.
Aucun coin n’est négligé
Y compris les caniveaux divers.
Par où es-tu donc passée,
A travers le vent ou l’éclair ?
Il m’arrive de t’aimer, de te haïr,
Tu es aussi douce que désagréable.
Il m’arrive de t’aimer, de te haïr,
Tu es aussi délicate qu’insupportable.
Il m’arrive de t’aimer, de te haïr,
Tu es aussi familière qu’inabordable.
Il m’arrive de t’aimer, de te haïr,
Tu es aussi polie que décevable.
J’ignore par quel moyen tu arrives
Quand tu atterris chez-moi ?
Plutôt, comment tu t’esquives,
Me laissant seul, pantois ?
Il est temps que tu prennes l’initiative,
Entendre un seul mot de toi.
Restons ensemble à jamais si tu arrives,
Sinon, rends-moi la paix que tu me dois !
Le besoin m’a inventé
Le besoin m’a inventé
Ayant une place réservée
Dans la vie de l’être humain.
De tous visages, il m’a doté,
Avec des formes variées,
L’histoire étant témoin.
Je m’occupe de toutes activités,
Je rends la tache aisée
Pour celui qui m’a découvert.
Oh ! Combien de choses ai-je coupées,
Légumes, maint bois taillés
Et quartiers de viande divers !
Au travail, je me perfectionne,
Etant fier de ma personne,
Ma valeur ne cesse d’augmenter.
A peine sorti de cuisine que j’abandonne,
D’un fourreau, on me couronne,
Chose qui me procure la beauté.
On m’accroche au muret,
Me réservant des coins préférés,
Parce que l’on me vénère.
On me saisit avec fierté
Dans la vie royale ou celle des aisés,
Celle d’ailleurs que je préfère.
Cependant, oh ! Quelle fatalité
D’être utilisé par un forcené
Pour commettre un carnage !
A cause de moi, on a balafré,
Beaucoup sont assassinés
Jusqu’à me qualifier de mauvais présage !
En une minute, tout s’en va,
Je m’écroule au plus bas,
Ayant honte de moi-même.
Devenu otage de l’homme de loi
Qui condamne ce malfrat,
Alors, je revois tous mes problèmes.
Ma mer, à présent, est déchaînée,
Me rappelant tout le passé
Et de toutes les voies déjà prises.
La flamme m’a défiguré,
Le marteau a pris le relais
Avec la pierre, on m’aiguise.
A tout feu, j’ai résisté,
Je n’entends que le soufflet
Qui malmène mon état.
A toute surface rude, on m’a aiguisé
A la ponceuse ou au rocher
Pour avoir un tranchant adéquat.
Voilà donc ce que j’ai enduré
Avant de vous rencontrer,
N’est-ce pas un vrai tourment ?
Chez certains, j’ai fait preuve de bonté,
Chez d’autres, j’ai causé des méfaits,
Le savez-vous ? Je suis le tranchant !!
La perle
La perle parmi d’autres prunelles
N’est que perle simple et ordinaire.
Prise sous un autre aspect circonstanciel,
Sa valeur augmente les enchères.
A l’image de chaque demoiselle,
Jugée à l’écart, elle paraît super.
Tous les épis rayonnent d’élégance
A travers le champ de blé.
Sauf celui qui se balance
Etant vide et léger.
Les femmes ont cette ressemblance,
Choisis celle qui est bien tournée.
L’argent ne peut être que l’argent,
Il est richesse pour son possesseur.
Il arrange même le comportement
De son éventuel porteur.
La broche accroît la séduction
De celle qui la met en valeur.
L’or est communément appelé or
Et aucun ne doute de sa valeur.
Pour en avoir, oh ! Combien d’efforts !
A l’image de cette mariée qui brûle d’ardeur.
Qui de nous n’apprécie le décor
Avec le ceinturon de perles ensorceleur ?
Les femmes qui se rassemblent en conseil
Disent plus de mensonge que de vérité.
La jalousie quand elle se réveille
Engendre toutes sortes de calamités.
Quant à toi, je te conseille
De choisir celle qui n’a rien articulé.
Choisis celle qui discerne,
Qui écoute plus qu’elle ne dit.
Devant elle, l’ennemi se prosterne
Mais réservant de l’égard à l’ami.
Elle ne connaît ni rancœur ni baliverne,
De joie et de paix, elle entoure sa vie.
Dieu, en façonnant sa créature,
A bien su prendre ses dispositions.
Il l’a doté de deux oreilles à sa mesure
Et d’une seule bouche nécessairement.
C’est ainsi qu’il a clôturé sa procédure,
L’homme doit donc saisir sa raison.
Ili-kem kan d kemm
ili-kem kan d kemm
Ur d-cellaa deg yiwet
Ur nehhu ur ttassem
Ttbel win ibghan yewwet
Tezridh wi am-igan isem
Mi iggul ur yehnet
***
Yal ta deg jellab-is
Ayla-m zer–it aaqel-it
Yal ta ay d azar-is
Kemm ayla-m qader-it
Di laali err amekkan-is
Macci wi ddan yewwedh-it
***
Wi ibghan aaryan yeddu
Negh deg laar yexnunes
Kemm ghef leqder-im cfu
Ur ttadja hedd ad at-yaafes
Magraman ur d yedjdji ajgu
Uffal ur ttamaa deg-s
****
Akken tellidh i tcebhedh
Ala kemmi wahd-m
Aygher tayedh ad taandedh
Imi kullec-im isseggem
Amen s wayen tkesbedh
Winna ad t aandedh yasem
***
Ttwali ghur-m i izaden
D wi ixussen i tiyidh
D azal-im ad d-ibanen
Di ccan ad as-tessalidh
Aswir-im ay t-ireghben
Kemm laali-s ur tezridh
Ahcene mariche
Sois toi-même
Sois toi-même simplement,
Ne te mêle guère de la voisine.
Ne t’acharne point et évite l’émulation,
Qui veut se défouler, tambourine.
Tu connais qui t’a doté d’un nom
Quand il prête serment il ne le piétine.
Chacune est enfouie dans sa pèlerine,
Toi aussi, reconnais et protège ton bien.
Chacune s’identifie à sa racine,
Toi, aussi respectes ce que tu détiens.
Elève-le vers des cimes qui culminent,
Que seul l’érudit atteindra.
Tant pis pour qui veut se dénuder
Ou celui qui dans la déchéance échoue.
Quant à toi, préserve bien ton respect,
Evite qu’on le traîne ou on le bafoue.
Les joncs n’engendrent guère de madriers
Et quel intérêt attends-tu d’un bambou ?
Tu es charmante telle que tu es,
Tu es un être exceptionnel !
Imiter l’autre, à quoi bon d’essayer
Puisque tu es déjà très belle.
Admets donc tes capacités
Et tu susciteras une jalousie sans pareille.
Apprécie tes points forts
En estimant les tares d’autrui.
Ta valeur émergera dès lors
Et par tes soins sera agrandie.
D’autres t’envient mais tu ignores
Tout le rang dont tu jouis.
Les creux de mes nuits
C’est des poèmes qui remplissent
Les creux de toutes mes nuits.
Ils viennent et envahissent
Ma solitude, sans répit.
Ils m’attristent et me réjouissent,
Contrariant le cours de ma vie.
Soyez indulgents à mon égard,
Vous tous, très chers amis !
Mes nuits sont des cauchemars
Hantées par des sursauts en série.
Même dans le rêve, par hasard,
Ma tête pense et réfléchit.
S’agit-il d’une ou de deux situations,
Je passe toute la nuit à réfléchir.
En plus des essoufflements,
Peur et angoisse réunies.
A l’aube, au premier rayon,
Je perds ma force et je pâlis.
Que je dorme tout le jour,
Il m’est impossible de récupérer.
Autour de ma face, faites le tour,
Elle vous paraîtra tel un citron pressé.
Quant à ma taille tout court,
Hélas ! Elle est devenue courbée.
Toi, le bienheureux, m’a-t-on dit,
Après avoir entendu mes vers.
Toi au moins pardi !
Tu t’es soulagé de ta colère.
Quant à mes nombreuses péripéties,
C’est une véritable galère !
J’extériorise mes préoccupations
Et bien d’autres choses encore.
Je me mêle aussi de vos tourments
Puisque votre conscience s’endort.
Et d’après votre entendement :
« Que chacun mérite son sort ».
C’est plus fort que moi, bien entendu,
Le poème au bout des lèvres est constant.
Vos malheurs et les miens réunis
Font l’objet de mes sentiments.
Ce sont des cloques et des ampoules en série
Que j’aiguillonne très souvent
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